mardi 25 mai 2010

Ouest-France : 6 rames de plus pour la ligne A

Voici un article de Ouest-France au sujet de l'augmentation du nombre de rames de métro pour la ligne A.

Pour la beauté du calcul et pour remettre les chiffres en perspective : 6 rames à 4 millions d'euros la rame (minimum, nous dit-on), on a un investissement de 24 millions. Si on ajoute le réaménagement de l'atelier de la ligne A (2,9 M€), on arrive à 26,9 millions. Soit 2,7x le prix d'un métro souterrain pour le quart nord-est de Rennes (Lycée Chateaubrian, Mirabeau, Beaulieu, Longs Champs).

Bien entendu, une telle comparaison n'a que peu de sens, mais elle permet de montrer que les 10 millions d'écart entre un aérien et un souterrain est ridicule pour un tel projet : 1% d'écart sur un projet amorti en 50 ans, on est dans le burlesque.


6 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,

Je souhaiterais savoir sur quels éléments de calcul vous basez vous ? Personnellement j'arrive à une valeur plus proche des 60Meuros que des 10 annoncés.

Si je peux me permettre je vous conseillerais d'éviter de comparer tout et n'importe quoi, pour démontrer que 10Meuros de plus ce n'est pas grand chose. Juste pour le plaisir du calcul, on peut dire que 10Meuros, permettrait de fournir un PC portable à 20 000 élèves. Ce qui je pense profite plus à l'intéret général que le contentement d'une cinquantaine d'habitants.

On ne parle pas d'acheter un paquet de yaourt, sur un projet comme celui là, 1% de plus ou de moins c'est énorme !!!

Cordialement

Damien B a dit…

Bonjour,

L'origine des 10 millions ? Il s'agit tout simplement des chiffres officiels de Rennes Métropole, calculés par Systra/Xélis, société indépendante de Rennes Métropole (filiale, je crois, de la RATP).

Les 60 millions correspond à l'écart de prix pour un tunnelier, qui était la demande initiale de l'association.
Nous avons compris que cela était un surcoût insuportable et c'est pour cela que nous demandons la tranchée couverte, à +10 millions.

Je ne puis que vous renvoyer votre argumentation sur la "valeur" des 10 M€ : un PC portable a une durée de vie de 3 ans. Un métro, on est plutôt sur la centaine d'année (on parle de l'infrastructure, pas du matériel roulant ici).
Donc oui, je persiste et signe : 10 M sur un tel investissement, c'est négligeable.

Pour rappel, la marge d'erreur du chiffrage est officiellement supérieur à 3 ou 4%.

Anonyme a dit…

Bonjour,

j'apprécie la rapidité de la réponse, le ton courtois et pédagogue (sans ironie).

Je suis conscient que la comparaison était plus que criticable, mon but était justement de mettre en évidence que souvent les commentaires tombent dans ce travers et desservent votre cause.

Il est assez difficile d'avoir des connaissances actualisés, et votre réponse m'aide à me tenir au courant. Donc la solution tunnelier est rejetée pour raison économique et le collective milite maintenant pour la tranchée couverte, surcôut de l'ordre de 10Meuros. Bien. Vu que la tranchée couverte est aussi dévastatrice pour l'environnement que l'aérien, quelles sont les arguments qui permettent de pencher pour l'aérien ? En excluant toutes considérations individuelles concernant les quelques maisons qui borderaient la ligne.

Sinon, je persiste tout de même à penser que qur un projet comme celui-ci, parler en pourcentage ne permet pas de bien se rendre compte des sommes en jeu. 10Meuros restent une somme très importante et je pense que tout économie est bonne à prendre. La marge d'erreur est de +/-3 ou 4%, certes mais elle comprend justement ce genre d'aléas. Il ne faut pas couper dans les dépenses n'importe où, mais je pense que l'aérien dans cette zone, fait partie de ces économies aux conséquences minimes et qui permettront au final de rendre plus supportable le coût. Je trouverais cela vraiment dommage que le projet soit phasé à cause d'un coût prohibitif.


Bon WE

Damien B a dit…

Le côté dévastateur de la tranchée couverte est réel pour tout ce qui est en amont de la tranchée.
Ainsi, les tracés initiaux, passant au coeur du quartier, au niveau des étangs, provoquaient en tranchée couverte des dégâts énormes (ce qui a été confirmé par une étude menée par un écologue mandaté par Rennes Métropole).

Par contre, pour une tranchée couverte avenue des Buttes de Coësmes, les dégats sont négligeables : il s'agit de réaliser une tranchée sous une avenue très large. Dans le pire des cas, une rangée d'arbre serait impactée et potentiellement remplantable ensuite.

Pour voir ce que donne une tranchée couverte sous une voirie, il suffit de se rendre cours du Président JFK, à Villejean. Le Métro y passe en tranchée couverte et les grands arbres ont pu être conservés. La largeur est similaire.

Pourquoi une tranchée couverte plutôt qu'un aérien ? Pour deux raisons : coût et nuisances.

Tout d'abord les nuisances : nul ne peut nier que visuellement, il est très différent d'avoir 4 rangée d'arbres ou un viaduc. Ceci est principalement vrai pour les résidences INSA (5m entre les chambres étudiantes et le viaduc) ou les appartements rue Mirabeau (7m il me semble).

D'un point de vu sonore ensuite : si en milieu de ligne, le bruit peut être considéré comme négligeable, il n'est pas de même au niveau de la station : 45 dB mesuré actuellement Buttes de Coesmes à 23h, 55 dB de bruit de fond à Pontchailloux généré par la station, 70 dB lors du passage du métro. Pour rappel, +3 dB équivaut à un doublement de la puissance sonore (échelle logarithmique).

Malheureusement, loin de rassurer les habitants, les élus ont voté un texte indiquant que "le viaduc ferait moins d'ombre que des arbres (sic)" et que les techniciens essayeraient de faire mieux pour le bruit.

Ceci dit, ces seuls nuisances pourraient paraitre acceptables si le gain financier étaient énorme. Hors sur la ligne A, de l'aveux de Rennes Métropole, les sections en tranchée couverte (tout le sud de Rennes et Villejean) ont eu un coût similaire à l'aérien (alors que les études indiquaient aussi une différence de coût).

Honnêtement, la question de l'impact du coût sur la faisabilité n'est pas sur quelques millions par ci, par là, mais plutôt sur des montants bien plus grands : le risque est de ne pas pouvoir financer la ligne après Beaulieu, et là, ce serait à cause d'un déficit en centaine de millions d'euros.

Damien B a dit…

Le côté dévastateur de la tranchée couverte est réel pour tout ce qui est en amont de la tranchée.
Ainsi, les tracés initiaux, passant au coeur du quartier, au niveau des étangs, provoquaient en tranchée couverte des dégâts énormes (ce qui a été confirmé par une étude menée par un écologue mandaté par Rennes Métropole).

Par contre, pour une tranchée couverte avenue des Buttes de Coësmes, les dégats sont négligeables : il s'agit de réaliser une tranchée sous une avenue très large. Dans le pire des cas, une rangée d'arbre serait impactée et potentiellement remplantable ensuite.

Pour voir ce que donne une tranchée couverte sous une voirie, il suffit de se rendre cours du Président JFK, à Villejean. Le Métro y passe en tranchée couverte et les grands arbres ont pu être conservés. La largeur est similaire.

Pourquoi une tranchée couverte plutôt qu'un aérien ? Pour deux raisons : coût et nuisances.

Tout d'abord les nuisances : nul ne peut nier que visuellement, il est très différent d'avoir 4 rangée d'arbres ou un viaduc. Ceci est principalement vrai pour les résidences INSA (5m entre les chambres étudiantes et le viaduc) ou les appartements rue Mirabeau (7m il me semble).

D'un point de vu sonore ensuite : si en milieu de ligne, le bruit peut être considéré comme négligeable, il n'est pas de même au niveau de la station : 45 dB mesuré actuellement Buttes de Coesmes à 23h, 55 dB de bruit de fond à Pontchailloux généré par la station, 70 dB lors du passage du métro. Pour rappel, +3 dB équivaut à un doublement de la puissance sonore (échelle logarithmique).

Malheureusement, loin de rassurer les habitants, les élus ont voté un texte indiquant que "le viaduc ferait moins d'ombre que des arbres (sic)" et que les techniciens essayeraient de faire mieux pour le bruit.

Damien B a dit…

(suite)

Ceci dit, ces seuls nuisances pourraient paraitre acceptables si le gain financier étaient énorme. Hors sur la ligne A, de l'aveux de Rennes Métropole, les sections en tranchée couverte (tout le sud de Rennes et Villejean) ont eu un coût similaire à l'aérien (alors que les études indiquaient aussi une différence de coût).

Honnêtement, la question de l'impact du coût sur la faisabilité n'est pas sur quelques millions par ci, par là, mais plutôt sur des montants bien plus grands : le risque est de ne pas pouvoir financer la ligne après Beaulieu, et là, ce serait à cause d'un déficit en centaine de millions d'euros.